Histoire des croix de chemins
À l'initiative de l’équipe municipale, des recherches ont été réalisées sur les croix qui ornent nos croisements et chemins communaux. Ces recherches avec son accord ont été confiées à Marielle Brendlen. Nous la remercions chaleureusement pour ce précieux, long et minutieux travail qui nous permet aujourd'hui de (re)découvrir, au détour de balades chargées d’histoire, un patrimoine exceptionnel, héritage des habitants de Dompierre-les-Ormes qui nous ont précédés.
En 2023, un inventaire complet a été réalisé grâce aux témoignages des habitants et aux archives de la mairie. Les sept croix de chemin de Dompierre-les-Ormes ont été mesurées, photographiées et leur état relevé : certaines sont parfaitement conservées, comme la croix du Bourg ; d’autres ont été restaurées, comme celle de Meulin ; et certaines, plus dégradées, ne conservent que leur piédestal, à l’image de la croix d’Audour.
Les inscriptions, plus ou moins lisibles selon l’état des monuments, indiquent souvent la date d’édification, les noms des commanditaires et les raisons de leur érection. L’étude a mobilisé de nombreuses sources : tables décennales, cahiers paroissiaux, registres d’état civil et de recensement, ainsi que les cadastres. Ces documents ont permis, dans certains cas, de retracer la biographie des personnes mentionnées et de comprendre le contexte historique de ces croix.
La croix de mission
Localisation : Bourg de Dompierre-les-Ormes
Située à l’ouest de l’église, à côté de l’entrée principale.
Hauteur : 5,90 mètres
Style : gothique – ornée de moulures florales et végétales.
Inscriptions
Face Ouest (piédestal)
Monogramme J.H.S. (Iesus Hominum Salvator – « Jésus Sauveur des Hommes ») suivi d’un texte décrivant la mission paroissiale et ses prédicateurs.
Face Sud
Mention du commanditaire : Jean Louis Mamessier, curé de Dompierre-les-Ormes.
Tranche Ouest
Inscription d’une ligne, malheureusement incomplète et difficile à interpréter.
Explication & Contexte historique
Cette croix est une croix de mission érigée en 1858, à l’issue d’une mission paroissiale tenue du 1er au 20 novembre 1858.
Prédicateurs :
Louis Juillet, chanoine titulaire et vicaire général honoraire d’Autun
Jean Gaspard Leaumorte, aumônier de l’hôpital de Charolles
Elle fut sculptée par M. Vernay (Vareille-en-Brionnais) et coûta 450 francs à la fabrique paroissiale.
L’objectif de cette croix : commémorer un moment de ferveur collective qui toucha presque tous les adultes du village.
Figures marquantes
Jean Louis Mamessier (1807 – 1893)
Ordonné prêtre en 1832, nommé curé de Dompierre-les-Ormes en 1834.
Profond attachement à sa paroisse : refusa à deux reprises des promotions importantes (curé-archiprêtre de Matour en 1853 et cure de canton en 1861).
Réalisations :
Construction de la nouvelle église (1847) et embellissements
Translation de l’ancien cimetière (1845)
Réorganisation de la fabrique paroissiale
Création ou rénovation de confréries : Saint-Sacrement (1834), Saint-Scapulaire (1834), Immaculée-Conception (1841)
Très apprécié, il bénéficia d’un large soutien lors de sa grave maladie en 1870.
Louis Juillet (1802 – 1870)
Formation au petit et grand séminaire d’Autun.
Professeur, supérieur du petit séminaire (1835-1842), secrétaire particulier de l’évêque Héricourt.
Chanoine, vicaire général honoraire puis titulaire, missionnaire apostolique.
Dernières années : curé de Cortiambles et Chalmoux.
Jean Gaspard Leaumorte (1822 – v. 1904-1905)
Vicaire à Saint-Vincent (1839), chapelain à Autun (1841-1843).
Long service comme aumônier de l’hôpital de Charolles.
Cures à Saint-Clément-lès-Mâcon, Pierreclos, puis curé de Crêches jusqu’à sa mort.
À observer sur place
Regardez attentivement les moulures florales de style gothique et le monogramme J.H.S. : ils rappellent la vocation spirituelle universelle de cette croix et la solennité de l’événement qu’elle commémore.
La Croix d’Audour
Localisation: À proximité du château d’Audour, au croisement de la route d’Audour et du chemin du Pré Mouillon.
Hauteur conservée : 1,43 m
État : croix partiellement détruite, seul subsistent le piédestal et la base.
Le croisillon, d’après un inventaire de 1977, était fleuronné (tréflé) – un fragment a été retrouvé dans le domaine du château.
Inscriptions
Face côté intersection (piédestal, 8 lignes, partiellement illisibles) :
LA MEMOIRE DU JUSTE
NE P[ERIRA PAS]
SOUVEN[IR]
DE MARIE LOUIS [illisible] JEAN
A [illisible, possiblement André]
C (ou G, possiblement Charles)
[illisible] PRIEZ P[O]…
[illisible]
Face côté route d’Audour (2 lignes, lisibles) :
40 JOURS D’INDULGENCE
PATER AVE
Cette dernière inscription précise que 40 jours d’indulgence étaient accordés à ceux qui récitaient un Notre Père et un Je vous salue Marie devant la croix.
Explication & Histoire
La croix fut érigée à la mémoire de Marie-Louis Jean André Charles de Martin du Tyrac de Marcellus (dit Lodoïs de Marcellus), diplomate et homme de lettres, décédé en 1861.
Commanditaire : sa femme, la comtesse Thérèse-Joséphine-Céline de Forbin-la-Barben.
Témoignage d’époque (Jean Louis Mamessier, Notice sur Dompierre-les-Ormes, 1872) :
« Madame la comtesse de Marcellus, sa femme, lui a fait ériger, près de son château d'Audour, une croix commémorative, à laquelle a été attachée, par Monseigneur l'évêque d'Autun, une indulgence de quarante jours, contre la récitation d'un Pater et d'un Ave Maria devant cette croix en pierre, qui a été sculptée par M. Vernay, de Vareille-en-Brionnais. »
Ainsi, cette croix a été dressée entre 1861 et 1872.
Figures marquantes
Marie-Louis Jean André Charles de Martin du Tyrac de Marcellus
Né en 1795 au château de Marcellus (Lot-et-Garonne), mort en 1861 à Paris.
Diplomate : secrétaire de l’ambassade à Constantinople (1815-1820), il ramena en France la Vénus de Milo (1820).
Premier secrétaire d’ambassade à Londres (1822), ministre plénipotentiaire à Lucques puis à Naples (1830). Sa carrière fut interrompue par la Révolution de 1830.
Homme de lettres, proche de Lamartine, auteur de nombreux ouvrages.
Distinctions : Officier de la Légion d’honneur, chevalier de Malte, chevalier du Saint-Sépulcre de Jérusalem, grand commandeur de l’ordre royal du Sauveur de Grèce.
Reçu le château d’Audour lors de son mariage (1824) avec Céline de Forbin-la-Barben.
Thérèse-Joséphine-Céline de Forbin-la-Barben, comtesse de Marcellus
Née à Lyon en 1804, morte au château d’Audour en 1886.
Fille de Louis-Nicolas-Philippe-Auguste de Forbin, peintre et administrateur.
Femme de lettres et peintre amateur, formée par son père.
Décrite par Mamessier comme bienfaitrice : généreuse envers l’église de Dompierre, soutint la création de l’école libre des filles.
Sans enfants, elle désigna comme héritier son petit-neveu Roger de Gaufridy, comte de Dortan.
À observer sur place
Même en ruines, la croix conserve un piédestal imposant, porteur d’inscriptions touchantes (« La mémoire du juste ne périra pas ») ;
le souvenir d’un lien direct avec un diplomate qui ramena un chef-d’œuvre mondial en France : la Vénus de Milo.
Croix de La Fay
Localisation : au bord de la D41, dans le hameau de La Fay.
Hauteur : 3,96 m
Particularité : croisillon à section rectangulaire, avec des extrémités trilobées.
Inscriptions
Sur lecroisillon : monogramme I.H.S (ou J.H.S.) – acronyme de Iesus Hominum Salvator : « Jésus Sauveur des Hommes » ou « Jésus Sauveur de l’Humanité ».
Sur la tranche de la pierre tabulaire (côté route): TH TYT NE T ANTOINE 1886
Suivi de plusieurs combinaisons de lettres : JYT, TYE, TYJ, EYT, EYJ, (…)
L’inscription principale semble associer un prénom (Antoine) et une date (1886). Les autres lettres restent d’interprétation incertaine.
Explication & Histoire
Le monogramme I.H.S. rappelle la place centrale du Christ et se retrouve sur de nombreuses croix de chemin.
L’inscription « ANTOINE 1886 » correspond probablement à l’édification de la croix en 1886 en mémoire ou à l’occasion de la naissance d’Antoine Dargaud, enfant du hameau.
Les suites de lettres (TH, NE, etc.) pourraient être des abréviations religieuses (ex. Theoû = de Dieu, Theós = Dieu, références aux Épîtres aux Thessaloniciens ou au Livre de Néhémie). Toutefois, leur signification exacte reste non élucidée.
Figure associée
Antoine Dargaud
Naissance : 7 avril 1886, à La Fay.
Parents : François Dargaud et Marie Palabot (ou Palabeau). Famille de cultivateurs vivant avec les grands-parents maternels Antoine Palabot et Antoinette Dumondez.
Jeunesse : la famille déménagea à Montceau peu après sa naissance.
Vie adulte et service militaire :
Mobilisé à 20 ans (1906).
Marié le 14 août 1907 à Marguerite Mathieu (à Chassenard, Allier).
Incorporé au 29e régiment d’infanterie au Creusot (7 octobre 1907).
Promu caporal en 1908.
Réformé deux fois (1909 et 1910) pour raisons de santé, mais reçut un certificat de bonne conduite.
Résidences successives : Chassenard puis Digoin.
Décès : 16 mai 1914, à Digoin, à seulement 28 ans.
À observer sur place
Les extrémités trilobées du croisillon, rappel d’un style décoratif fréquent au XIXe siècle.
L’inscription mystérieuse mêlant initiales et abréviations religieuses.
La mention « ANTOINE 1886 », qui fait écho à une vie brève et locale, reliant la croix à l’histoire intime des familles du hameau.
Croix du Bois du Lin
Localisation
À l’intersection de la route du Bois du Lin et de la route du Monnet, à l’entrée du hameau depuis Dompierre.
Hauteur : 3,86 m
Croisillon : section octogonale, extrémités droites.
Inscriptions
Sur le piédestal (côté croisement)
① E. CORTAMBERT
② 1865
Sur le croisillon: une croix latine sculptée en relief au centre.
Explication & Histoire
L’inscription indique que la croix fut érigée en 1865 à l’initiative d’Eugène Cortambert, géographe de renom, issu d’une famille implantée au Bois du Lin.
Figures associées
Eugène Cortambert (1805-1881)
Né le 12 octobre 1805 à Toulouse, fils de Richard Anne Cortambert (médecin) et de Louise Henriette Delaistre.
Marié en 1832 à Caroline Marchart ; trois enfants dont Richard Eugène Cortambert, qui poursuivit une partie de son œuvre.
Carrière et titres :
Enseignant en géographie dès 1825.
Auteur prolifique : manuels scolaires, atlas, cartes.
1853 : secrétaire général de la Société de géographie.
1863 : bibliothécaire en chef de la section de géographie à la Bibliothèque nationale.
1865 : vice-président de la Société de géographie et fait Chevalier de la Légion d’Honneur.
Décédé à Paris le 26 janvier 1881.
La famille possédait une maison à Bois du Lin ( NDLR il faut en effet dire "à" et non "au" Bois du Lin), considérée par Mamessier comme l’une des demeures notables de la commune.
Eugène resta attaché au village, comme en témoigne son rôle dans la création d’un bureau de poste à Dompierre en 1868.
Louis Cortambert (1809-1881) – le frère cadet
Né au Bois du Lin en 1809.
Géographe et auteur, il succéda à son frère dans l’enseignement et la vulgarisation de la géographie.
A publié plusieurs manuels, dont certains utilisés dans les écoles françaises au XIXe siècle.
Décédé également en 1881, la même année que son frère.
La présence de deux géographes issus de la même famille, dont l’un est né sur les terres mêmes de Dompierre, souligne l’importance intellectuelle des Cortambert et leur lien fort avec le village.
Interprétation
La croix du Bois du Lin témoigne de la piété religieuse et de la notoriété académique d’Eugène Cortambert.
Érigée en 1865, elle pourrait en effet commémorer sa Légion d’Honneur.
Elle rappelle aussi l’enracinement local d’une famille de savants qui ont contribué à diffuser la géographie comme discipline scientifique.
À observer sur place
Le contraste entre la sobriété de la croix (simple croix latine en relief, inscription minimale) et la richesse intellectuelle de la famille Cortambert.
Une trace visible de l’attachement d’un grand savant parisien et de son frère à ce petit hameau du bocage haut Clunysois.
Croix de Meulin
Localisation
Dans le bourg de Meulin, accolée au mur de l’ancien cimetière, à côté de l’église.
Hauteur : 3,36 m
Croisillon : section circulaire, extrémités droites.
Inscriptions
Sur le piédestal :
① JUBILE
② Jacqueline Lafaye
③ Barnaud Curé
④ 1804
Tranche, côté route :
① M. BERTHELOT ET
Tranche, côté église :
① J. DUMONET SA F ME
Croisillon (médaillon central)
Médaillon circulaire aujourd’hui vide (probablement portait le monogramme IHS/JHS, « Jésus Sauveur des Hommes »).
Explication & Histoire
La croix de Meulin est l’une des plus anciennes du territoire. Elle fut érigée en 1804, en l’honneur du jubilé du curé Elzéar Barnaud.
Elle a connu plusieurs déplacements :
Sur le cadastre de 1834, elle figurait déjà sur la place de l’église.
Une carte postale du début du XXᵉ siècle la montre à cet emplacement.
Depuis au moins 1969 (inventaire du patrimoine par Mme Oursel), elle est fixée au mur de l’ancien cimetière, son emplacement actuel.
Figures associées
M. le curé Elzéar Barnaud (v.1740 – après 1798)
Ordonné prêtre en 1765.
Curé de Meulin à partir de 1783.
Apprécié de ses paroissiens malgré la Révolution :
13 février 1791 : serment à la Constitution civile du clergé.
29 septembre 1792 : serment de liberté-égalité.
12 mars 1798 : soumission aux lois de la République.
Arrêté et emprisonné quelques mois.
Bien qu’écarté officiellement, il continua à être soutenu par les habitants.
M. Marin Berthelot (1735-1813)
Né à Trivy le 6 octobre 1735.
Laboureur aux Plassards (Meulin).
Deux mariages :
Avec Jeanne Dumonet (✝ 1783).
Puis avec Jacqueline Lafaye (1764-1810).
Actif dans la paroisse, notamment pour la rénovation du presbytère en 1776.
Décédé le 7 février 1813.
Jeanne Dumonet (✝ 1783)
Première épouse de Marin Berthelot.
Mentionnée dans l’inscription comme « sa femme ».
Jacqueline Lafaye (1764-1810)
Seconde épouse de Marin Berthelot.
Issue d’une famille de cultivateurs de Trambly (parents : Antoine Laffay et Huguette Cortambert).
Décédée à Meulin à 46 ans.
Interprétation
La croix de Meulin est à la fois :
Un monument religieux : elle marque le jubilé du curé Barnaud en 1804.
Un témoignage de fidélité : les familles Berthelot, Dumonet et Lafaye y ont laissé leurs noms, signe de leur engagement dans la vie paroissiale.
Un témoin historique : son déplacement et ses restaurations montrent l’évolution du village et l’attachement constant des habitants à conserver ce monument.
À observer sur place
Le médaillon central vide, qui laisse deviner qu’il portait autrefois le monogramme christique.
Les inscriptions familiales gravées, traces d’une communauté soudée autour de son église.
La patine de la pierre, qui témoigne de plus de deux siècles d’histoire paroissiale.
Croix de la Planche
Localisation: au milieu de l’intersection entre la route venant du camping de Dompierre et celle menant à La Roche.
Hauteur : 3,93 m
Croisillon : section octogonale, extrémités droites.
Inscriptions
Sur la base – face A :
① AUDUC
② A. GUILLOUX
③ A. NOLY
④ L. BONETIN
⑤ P. GUILLOUX
Sur la base – face B :
① AUDUC
② Guilloux
③ Noly
④ Bonetin
⑤ Guilloux
Sur le croisillon: une croix latine surmontant un cœur, symbole du Sacré-Cœur.
Explication & Histoire
Au centre du croisillon, la croix et le cœur sculptés représentent le Sacré-Cœur de Jésus, symbole fort de la foi catholique : il exprime à la fois le sacrifice du Christ et son amour infini pour l’humanité. La dévotion au Sacré-Cœur, bien que présente dès le XIIIᵉ siècle, s’est largement développée au XIXᵉ siècle, époque à laquelle cette croix semble avoir été érigée.
Les noms gravés sur la base (Auduc, Guilloux, Noly, Bonetin) témoignent de plusieurs familles locales impliquées dans l’érection du monument. Toutefois, leurs liens exacts et la date précise de construction restent incertains.
1834 : aucun signe de croix à cet emplacement sur le cadastre. → L’édification est donc postérieure.
1896 : selon Mme Oursel (inventaire du patrimoine, 1981), le socle pourrait correspondre à celui d’une croix routière datée de cette année-là. Hypothèse non confirmée.
Figures associées :
Antoinette Guilloux,
née à Trambly et décédée en 1896 à Dompierre (81 ans), correspond partiellement aux inscriptions.
Auguste Noly,
homme d’affaires lié au château d’Audour.
Interprétation
Monument probablement érigé à la fin du XIXᵉ siècle.
Témoignage d’une dévotion au Sacré-Cœur alors en plein essor.
Trace d’une initiative collective impliquant plusieurs familles
Mystère persistant : les liens exacts entre ces noms et la raison précise de l’édification ne sont pas documentés.
À observer sur place
Le Sacré-Cœur sculpté, typique de la piété populaire du XIXᵉ siècle.
Les deux séries d’inscriptions, presque identiques mais gravées avec des variantes.
La position au carrefour, rappelant la fonction première de ces croix de chemin : guider le voyageur tout en marquant la foi des habitants.
Croix des Rachets
Localisation: située à la limite entre Dompierre-les-Ormes et Trivy.
La croix des Rachets s’élève à 4,02 m de hauteur.
Son croisillon est de section octogonale, avec des extrémités droites.
Inscriptions
Au centre du croisillon :
Monogramme I.H.S. (ou J.H.S.), signifiant Iesus Hominum Salvator – « Jésus Sauveur des Hommes ».
Sur le piédestal (cartouche rectangulaire, 7 lignes) :
① ÉRIGÉ PAR
② JEAN MARIE
③ MICHEL. ET
④ BENOÎTE
⑤ DARGAUD
⑥ --.--
⑦ 1876
Explication & Histoire
Le monogramme I.H.S. rappelle la centralité du Christ dans la foi catholique, tandis que l’inscription du piédestal nous livre les commanditaires : Jean-Marie Michel et Benoîte Dargaud, qui firent ériger la croix en 1876.
Figure associées
Jean-Marie Michel (1816-1884)
Né à Matour, fils de Jean-Pierre Michel et Marguerite Dedieu, il devint cultivateur et s’établit aux Rachets avec sa famille.
Benoîte Dargaud (1822-1880)
Originaire de Matour également, fille de Joseph Dargaud et Claudine Charvet, elle grandit orpheline de mère et mena une vie de cultivatrice.
Le couple se maria le 3 mars 1844 et eut treize enfants. Malgré plusieurs décès précoces, leur foyer resta très actif et soudé. À partir des années 1850, ils s’installèrent définitivement aux Rachets, à Trivy.
En 1876, au moment de l’édification de la croix, la famille vivait nombreuse : leur fils aîné Jean-Marie, son épouse Pierrette Charnay, leur petite-fille Marie (née la même année), leurs enfants Antoinette, Philiberte, Joseph, ainsi qu’une domestique.
Interprétation
Date certaine : 1876.
Commanditaires identifiés : Jean-Marie Michel et Benoîte Dargaud.
Motif probable : célébration d’une naissance et témoignage de foi familiale. Il est très probable que la Croix des Rachets ait été érigée pour marquer la naissance de Marie Michel (1876-1958), première petite-fille du couple, tout en affirmant leur piété familiale.
À observer sur place
Le monogramme central I.H.S. dans son médaillon.
Les noms des donateurs et la date parfaitement lisibles.
La position en limite de commune, rappelant la fonction de repère territorial et spirituel de ces croix.